Quelles stratégies pour décarboner le transport aérien ? 

Le réchauffement climatique est un des plus grands défis auquel le monde doit faire face. Les émissions du transport aérien contribuent à ce phénomène en libérant du CO2 lors de la combustion du carburant. Face à ce constat et aux enjeux que ce phénomène implique, la Suisse a adopté une Stratégie climatique à long terme visant à la neutralité carbone du transport aérien international au départ du pays à partir de 2050. Voici les détails concernant les mesures envisagées pour décarboner le transport aérien suisse. 

L’usage de carburants alternatifs 

Il s’agit de l’une des mesures prises par la Suisse pour réduire les émissions de CO2 de l’aviation dans le cadre d’une initiative globale de l’Organisation de l’aviation civile internationale ou OACI. À cet effet, le pays a élaboré un plan énumérant les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs mondiaux fixés par l’OACI. Pour rappel, ceux-ci visent une croissance neutre en carbone de l’aviation civile internationale dès 2020 et une amélioration annuelle du carburant de 2 % jusqu’en 2050.

Dans cette optique, se tourner vers des carburants alternatifs semble être une évidence pour réduire l’émission de CO2 dans ce secteur. Il s’agit de carburants décarbonés ou de « carburants d’aviation durables » ou SAF pour sustainable aviation fuels en anglais. 

Ce type de carburant peut soit être fabriqué à partir de matières premières respectueuses de l’environnement (ressources non fossiles), soit produit selon un processus écologique. Il peut ainsi générer jusqu’à 80 % de C02 en moins que les carburants produits à partir des ressources fossiles actuelles. Pour cela, la Suisse peut utiliser du kérosène produit à partir d’eau et du C02 présent dans l’air pour un carburant quasiment neutre en carbone. Mais sa production nécessite un progrès technique massif.

Par conséquent, avec les gros avions commerciaux qui ont un besoin important en carburant, du kérosène produit selon un processus décarboné s’avère être la meilleure solution. Ce produit sera fabriqué selon un procédé qui n’utilise que des énergies renouvelables. 

Renouvellement des flottes et conception d’avions écologiques

Pour mettre en place une aviation zéro fossile d’ici 2050, la Suisse mise aussi sur des flottes respectueuses de l’environnement. Ces mesures mettent notamment l’accent sur la conception d’avions écologiques et l’amélioration du rendement des réacteurs. Et sur le plan opérationnel, la Suisse est un acteur à part entière d’un projet d’établissement de routes plus directes dans le ciel européen. 

La Suisse privilégie ainsi l’emploi d’avions de moins en moins gourmands qui diminuent l’émission de C02 par kilomètre de vols au départ du pays. Néanmoins, en raison du temps nécessaire pour la conception et le développement d’un tel avion, mais surtout à cause de la longévité des appareils, la Fédération Suisse est confrontée à des problématiques temporelles. En effet, dans le domaine de l’aéronautique, les progrès techniques ne peuvent se déployer que sur le long terme, il en est de même pour constater leurs bienfaits sur l’environnement. 

Par ailleurs, il faut aussi tenir compte du fait que l’optimisation de la consommation de carburant est à double tranchant. En fait, la réduction des émissions de CO2, et donc le fait de décarboner le transport aérien, engendre l’accroissement des émissions d’oxyde d’azote, du bruit ou encore des traînées de condensation.

Quoi qu’il en soit, la Suisse a déjà procédé au renouvellement de son parc aérien via l’acquisition de nouveaux avions ou la modernisation de sa flotte. Ces démarches ont généré un gain d’efficience et un meilleur rendement. Cela est également le cas pour les court-courriers Bombardier C Series CS200 qui consomment 25 % à 28 % de carburant en moins par vol que l’Avro RJ 100 pour une route identique, mais une capacité en sièges supérieure. 

Quelles stratégies pour décarboner le transport aérien ? 

Des mesures touchant l’exploitation des aéronefs pour réduire l’émission de C02

La stratégie et politique aéronautique de l’Office fédéral de l’aviation civile OFAC mettent aussi l’accent sur des mesures d’encadrement de l’exploitation des aéronefs afin d’atteindre les buts fixés par l’OACI.  Celles-ci génèrent des économies de carburant, et contribuent à la réduction de la pollution. Comme évoqué, décarboner le transport aérien Suisse est un travail de longue haleine. Des mesures d’accompagnement doivent donc être mises en place : 

  • Réduction et répartition du poids – il est question d’alléger l’aménagement intérieur des avions, d’optimiser la répartition du fret de manière à réduire le plus possible la traînée lors d’un vol de croisière. 
  • Optimisation de la vitesse et des phases de montée/descente – l’adoption d’une vitesse de croisière optimale permet également de réduire la consommation de carburant, et donc de réduire l’émission de C02.  Il en est de même pour l’optimisation des phases de montée/descente par l’établissement de profils de vol efficaces sur le Ciel unique européen.
  • Prise en compte des conditions de vent – les prévisions météorologiques qui sont aujourd’hui très précises en ce qui concerne les vents en altitude présentent un atout exploitable par les systèmes de gestion de vol en Suisse. Elles permettront ainsi d’adapter les routes et de réduire la consommation de carburant. 

Mesures économiques 

Sur le plan économique, les mesures prises par la Suisse en vue de décarboner le transport aérien sont essentiellement basées sur le marché. Ainsi, pour réduire l’influence de l’aviation sur le climat, la Confédération s’appuie sur deux mécanismes de compensation des émissions C02 :

  • Le système d’échange de quotas d’émissions (SEQE) – tous les exploitants d’aéronefs sont tenus de remettre des droits d’émission pour tous les vols décollant ou atterrissant dans l’Espace économique européen (EEE). 
  • Le régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) – la Suisse, en tant que membre de l’OACI, est tenue de consigner les émissions de C02 des vols internationaux qui émettent plus de 10 000 tonnes de C02 par an depuis 2019. Lorsque les émissions mondiales de l’aviation dépassent le niveau de 2019, les transporteurs concernés (dont la Suisse) doivent compenser une partie de leurs émissions via l’achat ou l’annulation des unités d’émissions. 

Vous l’aurez compris, décarboner le transport aérien Suisse n’est pas une simple formalité. Il faut à la fois travailler sur l’alternative au kérosène d’origine fossile et sur l’efficience de toute la flotte. Mais avant de pouvoir se passer des carburants polluants, les efforts de la Suisse porteront sur des mesures permettant de réduire petit à petit l’émission de CO2 du secteur aérien. Rappelons que les changements climatiques peuvent être à l’origine de diverses perturbations sur l’aviation en Suisse. Il faudra donc faire face à des problématiques liées à la résilience de l’aéronautique.

Cet article vous est proposé par Helvetia Energy, votre conseiller en transition énergétique :

  • Panneaux solaires
  • Pompes à chaleur
  • Isolation, toitures

N’hésitez pas à nous contacter

Articles similaires

Retour en haut
Audit energetique helvetia energy landing

AUDIT ÉNERGÉTIQUE GRATUIT

Découvrez quelles sont les solutions pour votre habitation.

Réponse sous 48h